Black Myth Wukong : Enquête révèle un climat sexiste au sein du studio Game Science

Black Myth Wukong est l'un des jeux chinois les plus anticipés de ces dernières années. Cependant, il pourrait également être l'une des sorties les plus controversées de 2024. Le studio responsable du projet, Game Science, a été l'objet d'une enquête par IGN suite à de multiples allégations de sexisme. L'enquête, menée par les journalistes Rebekah Valentine et Khee Hoon Chan, révèle un climat sexiste persistant au sein du studio.

Avant de détailler les conclusions de l'enquête, il est important de noter que certaines citations contiennent des sous-entendus sexuels qui peuvent être offensants. IGN a tenté de contacter Game Science avant la publication de l'enquête, mais le studio a refusé de commenter.

Des commentaires inappropriés

Game Science, bien que peu connu en dehors de la Chine, a rapidement gagné une base de fans avec les premières images de Black Myth Wukong. Cependant, plusieurs femmes travaillant dans l'industrie du développement de jeux au Japon ont une opinion très différente de l'équipe. La plupart des personnes interrogées par IGN ont demandé à rester anonymes, mais elles ont toutes souligné la mauvaise réputation de Game Science en matière de sexisme.

L'enquête d'IGN se penche d'abord sur les origines du projet et sur l'un des cofondateurs du studio, Feng Ji. Il est décrit comme quelqu'un qui n'hésite pas à exprimer ses opinions, parfois de manière grossière. Un post sur le réseau social chinois Weibo, dans lequel Feng Ji fait une autocritique après la publication de la première vidéo de Black Myth Wukong, a attiré l'attention d'IGN. Il y fait des insinuations sexuelles explicites, comme « je veux élargir mon cercle et embaucher plus de personnes, me faire lécher jusqu'à ce que je ne puisse plus avoir d'érection », ou encore « je me suis mouillé après l'avoir regardé plusieurs fois... la pression dans mon entrejambe est immense ! ».

Ces commentaires, bien que choquants pour certains, seraient seulement la pointe de l'iceberg du sexisme au sein de Game Science. Selon l'enquête, ce comportement aurait commencé lorsque plusieurs des cofondateurs travaillaient sur le MMO Asura Online. En 2014, face à l'échec probable du jeu, plusieurs membres du studio auraient produit une vidéo se moquant de l'avenir probable de certains employés, les hommes étant caricaturés en acteurs pornos ou en violeurs, tandis que les femmes étaient réduites à devenir des hôtesses.

Un problème plus large

Malgré les progrès du féminisme en Chine, le sexisme reste un problème majeur, en particulier dans l'industrie du jeu vidéo. Les inégalités sont particulièrement visibles sur les réseaux sociaux et dans les communautés de jeux vidéo, où le harcèlement n'est pas condamné malgré les plaintes. L'article d'IGN souligne également la politique chinoise qui cible principalement un public masculin pour les jeux, laissant peu de place aux femmes dans l'industrie du jeu vidéo.

Le sexisme n'est pas limité à Game Science. L'enquête d'IGN a également révélé des problèmes chez Duoyi Games, le studio derrière Gunfire Reborn. Le licenciement soudain de 11 employées par le PDG du studio, Xu Bo, aurait été motivé par son désir de ne pas avoir à faire face à « d'autres salopes féministes », selon un témoignage anonyme d'un employé.

Black Myth Wukong, l'un des jeux les plus importants de l'industrie chinoise, sortira dans ce climat tendu. Beaucoup espèrent que Game Science reconnaîtra et s'excusera pour les commentaires de certains de ses employés. Cependant, à ce jour, aucune réaction du studio n'a été enregistrée. L'article complet d'IGN peut être consulté pour une compréhension plus approfondie de cette affaire.